Bruno Chaza, les basses BC signature

 

Interview Christian Noguera

- En quoi les bois que tu utilises t’aident-ils dans cette quête du son ?
Le choix des bois est important, ce sont eux qui vont propager et maintenir le son généré par les cordes. Ayant chacun leur fréquence de résonance, ils permettent d’élargir ou de fermer le spectre sonore (bois de la touche), de renforcer ou d’estomper certaines fréquences médium ou bas médium (bois du corps et de la table). Par exemple une touche érable a un spectre sonore plus large qu’une touche ébène, un corps en bois de faible densité comme l’aulne, le tilleul ou le swamp ash favorisera des fréquences plus bas-médium que des bois de forte densité comme l’érable, le bubinga ou le frêne français qui eux favorisent plus les médiums.
Mais je pense qu’il ne faut pas s’arrêter à cela, le son d’un instrument dépend de nombreux paramètres qui forment une alchimie.

- Comment te positionnes-tu par rapport aux manches traversants, collés et vissés, pourquoi ces 3 configurations existent ?
Un manche traversant et un manche vissé ne réagissent pas de la même manière.
Le manche traversant a un temps de réponse plus lent que le manche vissé, il en résulte un son avec un peu moins d’attaque mais plus d’enveloppe (richesse en harmoniques). Actuellement, je fabrique plus de manches vissés, un peu plus aptes aux techniques modernes, mais je pense que les deux conceptions sont intéressantes.

- En quoi la place des micros influence le son d’une basse et quelle est la différence entre un simple et un double bobinage ?
Plus un micro est placé près du chevalet, plus il restituera un son aigu et plus il est placé prés du manche, plus il restituera un son grave.
Un micro simple bobinage a un son clair, précis et un spectre sonore étendu (aigu).
Un double bobinage a un son plus épais apportant plus de présence dans les graves mais moins d’aigu dû au déphasage entre les deux bobines.
Le câblage des doubles bobinages peut s’effectuer en série : fort niveau de sortie avec de l’attaque, ou en parallèle : moins de niveau, un son plus rond et chaleureux.

- Tu installes des frettes 0 sur tes basses, à quoi servent-elles ?
Une frette zéro a la même utilité qu’un sillet, elle a l’avantage de donner la même intonation aux cordes « à vide » que frettées et d’avoir la hauteur de cordes optimale puisqu’elle est de la même hauteur que les autres frettes (ce qui n’est pas toujours le cas sur les instruments équipés d’un sillet). Cependant, ne maintenant pas les cordes latéralement, il faut impérativement que le guide cordes soit proche de la frette zéro et veiller au bon appui des cordes sur cette dernière (utilisation d’un rabat cordes).
Je pense que chaque type d’arrêt du diapason (frette zéro plus guide cordes, sillet dans la touche (jazz Bass ou sillet en bout de touche) a ses avantages et ses inconvénients et doit être utilisé en fonction de la conception et du style de l’instrument (vintage, moderne, tête à plat ou renversée…).

- Pourquoi mettre 2 barres de tension dans un manche ?
Je pense que la question n’est pas de mettre une barre ou plusieurs dans le manche mais de réaliser un manche stable, ergonomique et réglable. Il faut donc s’adapter à la conception de l’instrument et au nombre de cordes. Personnellement, je n’insère généralement qu’une barre de tension (de ma conception) sur les 4, 5 et 6 cordes, deux au-delà et j’utilise souvent des manches une pièce en érable. Il m’arrive d’insérer des renforts en carbone pour stabiliser le manche quand le mariage des bois est délicat. Mais, le principal demeure dans la qualité du bois utilisé (choix du sens de la fibre pour une meilleure résistance mécanique et qualité du séchage du bois).

Interview Thomas Giverne

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